Deux nouveaux incendies assombrissent la série noire au Gué-Plat
Mardi 17 mai 2011
Le feu fait des ravages depuis deux ans et demi sur les hauteurs du Gué-Plat, l'ancien site minier de La Ferrière-aux-Étangs. C'est d'abord l'entreprise Bigeon qui a été confrontée aux affres des incendies. Après un hangar de stockage d'environ 250 m 2 en novembre 2008, c'est un atelier de 120 m 2 qui avait été la proie des flammes en janvier 2009.
Dans la nuit de dimanche à lundi, c'est l'intérieur du bâtiment de 800 m 2 abritant la scierie qui a été détruit malgré la mobilisation jusqu'au petit matin d'une vingtaine de sapeurs-pompiers de Flers, Domfront et La Ferté-Macé.
Erwan Le Gall (propriétaire gérant de l'usine spécialisée dans la fabrication de manches en bois d'outils de jardinage et de bricolage) a été contraint de mettre trois de ses quatorze salariés au chômage technique. « Avec la matière première que nous avons en stock, nous pouvons encore fabriquer mais j'ignore pendant combien de temps, confiait hier l'entrepreneur. Nous sommes en plein boom. Notre activité est supérieure de 15 % par rapport à l'an dernier car nous avons récupéré des contrats ».
Un nouveau coup rude pour l'entreprise victime d'une véritable série noire comme la proche ferme implantée en lisière de forêt sur la route des Minières. Ce week-end, son jeune exploitant agricole de 29 ans a vu brûler vingt tonnes de paille et de foin. En septembre dernier, il avait déjà vu partir en fumée 60 tonnes de paille stockées sous ce même hangar métallique avant de perdre 78 tonnes de fourrage de la même manière en janvier.
La marchandise était abritée sous un bâtiment également isolé du corps de ferme. « Ça fait un peu beaucoup », témoigne le jeune homme, visiblement sous le choc. Celui-ci élève seul des vaches laitières et quelques boeufs sur les 80 ha de prairies qui bordent notamment les bois.
L'exploitant ne s'explique pas ces incendies à répétition. Il est de toute façon plus préoccupé par la charge des sinistres. « Cela représente beaucoup de pertes. Il va falloir que je voie ce que les assurances peuvent me rembourser. Mais tout cela me fait mal. Ça fatigue et c'est stressant, y compris pour les autres agriculteurs du coin ». La solidarité pourrait être encore de mise. « La dernière fois, ce jeune avait pu compter sur le soutien d'une association de vachers », indique le maire de La Ferrière-aux-Étangs Vincent Beaumont.
Patrick BRIONNE.